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MessageSujet: GOODBYE AGONY.   GOODBYE AGONY. Icon_minitimeDim 22 Mai - 19:12

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Qadir ne vivait plus beaucoup. Il s’était beaucoup renfermé, et il continuait à se renfermer chaque jour que Dieu faisait, sans jamais vouloir se sortir de cette espèce de nostalgie qui semblait le bercer. Il n’arrivait pas à faire son deuil, et l’idée même de s’en sortir était pour lui non-négociable, voyant sa situation comme une punition : Celle de ne pas avoir réussir à sauver son épouse.  Cependant, ce n’était pas du genre à s’appitoyer sur son sort, puisqu’il s’était plutôt enfermé dans un profond mutisme. Et quand on tentait d’amener le sujet sur Emma, Qadir n’hésitait à vous laisser en plan sans même se retourner. C’était quelque chose un fardeau qu’il ne souhaitait pas partager, préférant le porter seul, et le subir seul. Il n’y avait que lorsqu’il dormait qu’il semblait trouver un moment de tranquillité, quoique court, où chacun des traits de son visage s’apaisait enfin, l’emmenant probablement dans des contrés sauvages et chaleureuses où elle était là, avec lui, pour quelques heures de ténèbres, avant que la lumière du jour ne vienne l’extirper de ses rêveries.

Lorsque Saad n’était pas dans la boutique, Qadir n’allumait pas la radio, préférant écouter les cliquetis des horloges avec un fond sonore émanant de l’électro-ménager de la pièce. Une paire de lunettes de précisions sur le nez, le visage derrière une loupe, il réparait délicatement cette vieille montre à gousset qui n’avait probablement pas servi depuis une vingtaine d’années. Au dos, il y avait une inscription en arabe qui laissait entendre qu’elle avait été transmise d’un père à son fils. Le bout de la langue entre ses dents, signe d’une profonde concentration, il n’y avait que dans ces moments-là où ses pensées et son esprit se mettaient en pause, lui laissant quelques heures de répis par jour, avant de retrouver son air morose qu’il portait, comme on vêtit un vêtement.

Qadir referma le socle de la montre, avant de la poser délicatement sur le bureau. Son ventre grondait, tellement il avait faim tout à coup. Il s’était levé très tôt, comme souvent d’ailleurs. Voir le lever de soleil n’était pas une de ces motivations, bien au contraire. Disons qu’il souffrait d’une certaine forme d’insomnie depuis la disparition d’Emma. Il poussa la loupe, et retira ses lunettes qu’il posa non loin de la montre, avant de se redresser. Il s’étira de tout son long, avant de finalement prendre dix dollars pour sortir manger un truc.

Lorsqu’il ouvrit la porte de la boutique, les bruits de la circulation, de discussions et de musiques lui sautèrent dessus. La lumière du jour l’empêcha subitement de conserver les yeux pleinement ouverts, et il fallut à Qadir quelques instants pour s’acclimater à tout cela. La quiétude de sa boutique lui manquait déjà, mais l’appel de la faim était trop présente pour qu’il ne rebroussait chemin. Qadir soupira, puis tourna la tête à droite, avant de traverser le passage piéton afin de se rendre à deux blocs d’ici au meilleur Kebab d’Astoria.

Astoria était probablement l’un des coins les plus hétéroclites de New-York de part sa mixité très méditéranéennes et orientales. C’était un coin où l’on entendait de toutes les langues, et il n’était pas rare d’y croiser des gens qui n’y comprenaient pas un seul mot d’anglais où le revenu moyen par habitant était bas, mais restait tout de même correct dans l’ensemble. Et les cultures qui s’entrechoquaient vous donner cette impression éphémère de ne pas vous situer réellement à New-York, vous permettant ainsi de vous faire voyager, en quelques sortes. C’était tout de même beaucoup moins immersif que Chinatown au sud de Manhattan, mais, il y avait cette petite touche très… Méditéranéenne que l’on ne retrouvait nul par ailleurs à New-York.

Pour Qadir, tout annonçait que cela allait être une journée normale, une journée où plus rien d’étranges ne se passait. On entendait toujours parler des mutants, mais on en trouvait très peu ici, et tout comme lui, les rares possésseurs du gène X évitaient de se montrer aux yeux de tous, par crainte de représailles. Surtout après ce qui c’était passé à l’hôpital, il y a peu.

Mais ce ne fut pas le cas. Quelqu’un le bouscula, et aussitôt, il lâcha un : « Tu peux pas faire attention, toi-là, putain ! » visiblement très énervé tout à coup.
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MessageSujet: Re: GOODBYE AGONY.   GOODBYE AGONY. Icon_minitimeDim 22 Mai - 20:54

CHAPTER V.
Goodbye Agony...


Il ne lui avait pas fallu bien longtemps pour dénicher une série d'entretien à des petits jobs, tous plus ou moins mal payés. Elle n'était cela dit pas très exigeante. Du moment qu'elle pouvait payer son loyer, Jane se fichait d'être au turbin toute la journée voire toute la nuit. Elle n'avait de toute façon pas grand chose d'autre à faire de ses journées. Son répertoire téléphonique ne contenait quasiment que des noms qu'elle ne remettait pas et/ou qui tombait sur des répondeurs. Elle ne se voyait pas laisser un message du style bonjour, je n'ai absolument aucune idée de qui vous êtes mais vous devez probablement me connaître.  Elle aurait peut-être dû mais quelque chose, de la fierté peut-être, l'empêcher de franchir ce pas.

Quoiqu'il en soit, ce matin-là elle avait rendez-vous dans un Starbuck pour un entretien. Un bon moyen de rencontrer de nouvelles personnes qui ne lui en voudraient probablement pas trop quand elle laisserait leur relation se déliter complètement et disparaîtrait sans donner de nouvelles. La capuche de son hoodie d'étudiante rabattu sur sa tête blonde, elle fendait la foule sans trop prêter attention aux autres ni s'attarder si ce n'était aux feux piétons. Elle se serait bien fait pousser un don de téléportation si elle avait pu dans ce genre de situation. Jane n'était pas agoraphobe. Mais elle craignait toujours peur d'être reconnue. Généralement, quand son regard croisait celui d'un inconnu et que son vis-à-vis semblait interpellé, ça ne se finissait pas très bien pour elle. Avec le temps, elle était donc passer maître dans l'art de ne pas attirer l'attention sur elle mais surtout dans l'art de disparaître dans une foule. Pourtant ce matin-là elle fit une erreur. Une stupide erreur de débutante. Peut-être parce qu'elle avait la tête ailleurs, à se demander quand elle aurait un peu de temps pour se renseigner sur les noms des spécialistes qu'elle avait identifiés.

Son épaule percuta sans douceur celle d'un homme plutôt bien bâti. Ça n'était pas sans lui rappeler son passage à Moscou, il y a quelques années. Jane ne prit cependant pas tout de suite la poudre d'escampette. Elle n'était pas en retard pour son rendez-vous et la réaction de l'autre passant ne laissait pas présager qu'il ait pu en avoir particulièrement après elle avant leur collision. Prendre la tangente, s'aurait été tout aussi bête que de brandir un énorme panneau Hey j'ai quelque chose à me reprocher. Quelque chose du genre, je ne me suis pas faite recensée et je ne le ferais jamais...

« Désolée. Je ne vous avais pas vu. », lâcha-t-elle sans aucune forme d'animosité mais sans plus de politesse.

Elle ne releva même pas vraiment les yeux vers son interlocuteur, restant bien à l'abri sous sa capuche savamment rabattue de façon à ne pas complètement cacher son visage. Seulement le haut. Comme beaucoup d'ados le faisaient pour se donner un genre... Elle n'attendit pas qu'on lui donne la permission de poursuivre son chemin. Après tout, ce type était probablement déjà mal luné avant que leur chemin ne se croise. Il cherchait peut-être juste un exutoire mais Jane n'avait pas prévu de jouer le jeu. Elle s'excusait, c'était bien suffisant.



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MessageSujet: Re: GOODBYE AGONY.   GOODBYE AGONY. Icon_minitimeDim 22 Mai - 22:32

GOODBYE AGONY.
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« Désolée. Je ne vous avais pas vu. » Sa voix… Cette voix… Qadir sentit son corps se durcir. Cela ne pouvait être elle. Ce n’était pas possible… Mais il fallait qu’il sache. Qadir se devait de savoir si c’était elle ou pas. Cette idée semblait folle, mais il ne pouvait la laisser partir sans rien faire.

Lorsque la jeune femme s’excusa rapidement avant de reprendre sa route comme si de rien était, et le moment où Qadir saisit son bras pour la retenir, il ne se passa que quelques secondes. Pourtant, dans la tête de l’égyptien, c’était toute sa vie qui venait de défiler devant ses yeux sous forme de flashs tous aussi percutant les uns que les autres. Des souvenirs d’une beauté si intense, que son cœur manqua un battement. Il cligna des yeux à plusieurs reprises comme s’il essayait de lutter pour ne pas tomber dans les pommes, tant il était surpris. Son menton, ses lèvres et le bout de son nez étaient les seules parties de son visage que Qadir pouvait voir, mais il ne lui en fallut pas plus pour la reconnaître. Il avait tellement caressé ce menton, il avait tellement embrassé ses lèvres, et il avait tellement admiré son nez totalement atypique, qu’il sentit les larmes lui mouillaient les yeux.

Qadir agissait sans même réfléchir, et leva la main pour tirer la capuche de sorte à dévoiler totalement son visage. Elle était là. Devant lui, bien vivante, il y avait sa femme. Son épouse.  Il reconnaissait ses yeux bleus-gris dans lesquels il s’était si longtemps plongé.  Ses longs cheveux blonds lui tombaient sur les épaules, en cascade, toute décoiffée par la capuche probablement. Mais non, non, ce n’était pas possible, elle ne pouvait pas… Il sentit ses jambes se changeaient en coton sous l’émotion, son ventre se crispait, et son palpitant s’accélérait au point de se fracasser à chaque pulsation contre ses côtes.

Autours de lui, plus rien ne comptait. Il n’entendait plus les bruits de la circulation, des piétons autour d’eux, ou ces odeurs parfois nauséabondes qui s’élevaient de certaines poubelles ou stand à fritures comme on en trouvait à tous les coins de rues. Non, c’était comme si on avait coupé le son et retiré les voitures et les gens de la rue.

« Putain, c’est une blague. » S’écria, finalement, Qadir, qui se sentait comme pris dans un tourbillon de folie. Il ne savait pas s’il devait être heureux, s’il devait être énervé ou en colère, ou… Tout virevoltait dans sa tête. Il n’arrivait plus à réfléchir. C’était beaucoup trop pour lui, voir son rêve se réalisait, sans crier gare, alors que tout laissait penser qu’une telle rencontre ne pouvait se réaliser… Il avait tellement de choses à lui dire, il voulait lui poser plein de questions, mais… À sa plus grande surprise, il ne tentait aucune approche physique. Il n’aurait su dire pourquoi… Peut-être parce qu’il ne l’avait pas vu depuis six ans, et surtout, parce qu’il la pensait morte.

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MessageSujet: Re: GOODBYE AGONY.   GOODBYE AGONY. Icon_minitimeLun 23 Mai - 7:58

CHAPTER V.
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Tout se passa très vite après ça. Croyant l'orage passé, Jane tourna le dos au type sans plus se préoccuper de lui. Une main de fer se referma sur son bras, l'obligeant à faire volte-face. Voilà. C'était ce moment. Celui où les choses tournaient au vinaigre. La jeune femme opposa une ferme - quoique inutile - résistance. Une main avide la découvrit de sa capuche avant même qu'elle ait eu le temps de dire ouf.

« Mais y a quelque chose qui va pas chez vous !!! Lâchez-moi ! », siffla-t-elle entre ses dents de façon à ne pas attirer d'avantage l'attention.

Il y avait déjà suffisamment d'yeux sur eux à son goût. Le regard planté dans le sien, menaçant, Jane ne démordait pas. Elle continuait de résister à la main toujours refermée sur son avant-bras. Elle était si proche de son agresseur qu'elle pouvait presque sentir son souffle sur son visage. Un souffle irrégulier. Quelque chose l'interpella alors. Cette expression sur le visage de l'homme. Indéfinissable. Mais surtout, ce n'était pas le regard auquel elle s'était attendu. Celui qui lui donnait le signe que c'était le moment de se mettre à courir. Il la regardait comme s'ils avaient été seuls dans la rue. C'était pourtant bien loin d'être le cas. On ne pouvait complètement ignorer les autres passants qui les contournaient, certains avec quelques grognement agacés, d'autres sans rien dire.

« Putain, c’est une blague. »

Jane se dégagea en tirant d'un coup sec mais elle resta plantée là devant lui. Elle devinait déjà qu'elle avait causé quelques tords à ce mec dont elle n'avait pas le souvenir. Elle pouvait sentir l'affolement de son flux sanguin, tantôt accéléré ou hésitant à s'arrêter totalement. Il se serait fallu de rien pour que l'homme fasse un malaise. Il se serait fallu d'un seul petit coup de pouce de rien du tout. Mais il y avait comme une hésitation entre eux. Un petit démon qui murmurait à l'oreille de Jane de ne pas donner ce petit coup de pouce en lui promettant qu'elle le regretterait quoiqu'elle fasse de toute manière.

La jeune femme jetait des regards obliques autour d'eux, toujours soucieuse de ne pas être le centre de quelque attention que ce soit. Elle n'était pas tranquille. Il fallait qu'ils se fondent à nouveau dans la masse. Vite. Maintenant qu'ils s'en étaient distingués, s'il faisait un malaise cela paraîtrait tout de suite suspect, s'ils se faisaient une scène, paradoxalement, cela passerait probablement plus inaperçu. Pourtant Jane ne choisit aucune de ces deux options. Elle opta pour le calme, soucieuse de ne pas faire plus de vague.

« Vous n'avez pas l'air bien. », nota-t-elle d'une voix plus apaisée mais sans empathie, « Vous devriez vous asseoir. », recommanda-t-elle posant sa main sur son bras pour l'inviter à ne pas ignorer ce conseil.

Elle n'avait pas meilleure proposition que le rebord du trottoir mais dans l'état d'excitation où il se trouvait, c'était mieux que rien. Il avait cette expression familière. Celle de celui qui a vu un fantôme. La question était maintenant de savoir quel fantôme. Jane jeta un rapide coup d’œil à sa montre. Elle avait encore un peu de temps.



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MessageSujet: Re: GOODBYE AGONY.   GOODBYE AGONY. Icon_minitimeLun 23 Mai - 10:36

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Le monde pouvait s’écrouler autour d’eux, Qadir ne broncherait même pas. Il s’en foutrait comme de sa première chemise, et ça, elle semblait l’avoir bien compris. Quelque chose n’allait pas chez elle. Il était persuadé qu’il s’agissait bien de sa Emma. Ses yeux ne le trompaient jamais, et encore moins son cœur qui battait la chamade au point de lui faire mal dans la poitrine. Il finit par dessérer l’étreinte sur son bras pour qu’elle puisse s’en dégager. Il voulait la toucher. Il ferma les yeux comme pour reprendre contenance, mais lorsqu’il les ré-ouvrit, il chercha un lampadaire sur lequel s’accrochait pour ne pas tomber. Ses jambes tremblaient, et il n’arrivait à rien pour les contrôler. Encore moins utiliser son pouvoir qui semblait hors d’atteinte pour le moment.

Emma semblait combattre une envie de partir en courant, regardant autours d’eux en espérant probablement trouver de l’aide, quelque chose. Mais elle ne fit pas un pas de recul, restant planté devant lui, comme régis par une force qu’elle ne semblait pas comprendre. Qadir ne comprenait pas sa réaction. Qu’est-ce qu’elle avait, qu’est-ce qu’elle faisait ? Pourquoi elle ne lui sautait pas dans les bras ? Pourquoi ne se morfondait-elle pas en excuses pour toutes ces années où elle l’avait laissé seul, persuadé qu’elle était morte dans cette violente explosion qui avait retenti au sein d’Alcatraz ? Etait-il possible qu’elle ne le reconnaissait pas ?

« Vous n'avez pas l'air bien. Vous devriez vous asseoir. » Elle semblait s’être calmée, déterminée à vouloir l’aider semblait-il. Sa voix semblait tranquille, mais il n’y avait pas cette émotion qu’il y avait à l’époque lorsqu’elle s’adressait à lui. Puis… C’était quoi toutes ses salamalecs à employer du vous comme ça ? Qadir se mordit la lèvre, implorant que la mort ne vienne le prendre. Il ne voulait pas vivre cela. Il n’en avait pas la force. Retrouver sa femme au bout de six ans dans un tel état d’amnésie était très certainement l’épreuve la plus violente, la plus intense et la plus horrible qu’il eut à faire face au cours de sa vie. Même la soit-disante mort d’Emma semblait douce face à cela.

Qadir manqua de s’évanouir. Il se rattrapa au poteau à côté de lui, les larmes coulant le long de ses joues. C’était probablement la première fois depuis six ans qu’il versait une larme. Les émotions qui se faisaient la guerre en lui semblaient l’emporter sur la colère qui l’avait submergé le temps d’un instant. Elle était là, sans le reconnaître, lui, son mari, l’amour de sa vie, son âme sœur. Qadir finit par s’asseoir sur ses fesses, le dos contre le poteau, les larmes coulant de ses yeux noirs de manière incontrôlable. Qu’elle était donc ce maléfice ? Il ne comprenait pas ce que Dieu cherchait à lui faire comprendre. C’était indéniable, cela ne pouvait être qu’une épreuve de sa part… Mais pourquoi ? Pourquoi ?

« Pourquoi… Hein ? Pourquoi ? Je ne comprends pas tout ça, je ne comprends plus rien… C’était mon rêve… Celui qui me maintenait secrètement en vie… Celui de te revoir un jour, et là.. Là, tu es… » Il éclata tout à coup en sanglot, se jetant à ses genoux qu’il serra fortement contre lui, pleurant à chaude larmes, toujours sans se rendre compte qu’autour de lui, les gens les regardaient, ou passaient en se demandant bien ce qu’il pouvait y avoir entre eux de si fort. Il était coupé de tout… Tout son être n’était focalisé que sur elle… Comme il l’avait toujours été il y a un peu plus de six ans, maintenant.

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MessageSujet: Re: GOODBYE AGONY.   GOODBYE AGONY. Icon_minitimeLun 23 Mai - 20:15

CHAPTER V.
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Difficile exercice d'empathie devant lequel Jane se retrouvait. Elle voyait bien que ce pauvre diable était au bout de sa vie et que c'était probablement de sa faute à elle. Et en même temps, elle n'avait même pas l'ombre d'un souvenir de ce type. Ce n'était qu'un inconnu en train de s'effondrer à côté d'elle et pour être honnête la situation la mettait plus mal à l'aise qu'autre chose. Voilà qu'il se mettait à pleurer en plus. Contre les larmes elle ne pouvait rien elle si ce n'était donner quelque inutile parole de réconfort, d'une banalité affligeante très probablement. Et tous ces regards qui se portaient sur eux en se demandant probablement comment on pouvait se montrer si insensible. En même temps, personne ne s'arrêtait pour autant.

« Pourquoi… Hein ? Pourquoi ? »

Jane sursauta, s'abstenant sagement de lui retourner la question. Pourquoi ? Pourquoi ou plutôt comment une banale collision entre piétons pouvait tourner à la tragédie racinienne ? Qu'avait-elle donc pu faire à cet homme pour qu'il se mette dans des états pareils.

« Je ne comprends pas tout ça, je ne comprends plus rien… C’était mon rêve… Celui qui me maintenait secrètement en vie… Celui de te revoir un jour, et là.. Là, tu es… »

L'homme poursuivait son monologue, assemblant pour elle les bribes d'un puzzle sans queue ni tête. Au moins, pouvait-elle désormais imaginer qu'elle ait pu brutalement mettre fin à une relation avec lui. Ce qui en soi était d'autant plus gênant qu'elle ne le remettait toujours pas.

« Je ... », hésita-t-elle.

Il ne lui restait plus qu'à se rendre à l'évidence, ou plutôt à l'accepter telle qu'on la lui présentait. Ça ne la changeait guère de ce à quoi elle était habituée l'un dans l'autre. Sans trop savoir si ça rimait à quelque chose, s'il ne valait mieux pas qu'elle le laisse là tout seul, elle finit par s'asseoir sur le rebord du trottoir, laissant une distance entre eux qu'elle estimait raisonnable. Ni trop près, car après tout ça rester le plus parfait inconnu à ses yeux, ni trop loin histoire de ne pas enfoncer le clou. Enfin, il ne serait pas dupe une seconde. Ça n'avait rien de la démonstration d'amour passionné à laquelle il avait dû rêver.

« Je ne comprends pas plus que - », elle s'interrompit à nouveau, jugeant que le vous allait l'achever, et puis comment pouvait-elle formuler les choses pour les lui rendre plus... acceptables ? Là franchement, c'était peine perdue. Tout ce qu'elle pouvait faire pour lui c'était de ne pas tourner cent sept ans autour du pot. « Il y a des moments de ma vie dont je ne peux pas me rappeler. Ça n'est pas contre vous. Je vous aurais peut-être déjà parlé de ça... non ? si on était proches... »

Le si était probablement de trop. Elle avait dit cela sans vraiment le regarder puis, sur la fin, le menton posé sur ses propres genoux, ses yeux ni bleus ni gris se posèrent sur lui comme pour essayer de le reconnaître. Au fond d'elle elle sentait que c'était mort pour son entretien d'embauche.



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MessageSujet: Re: GOODBYE AGONY.   GOODBYE AGONY. Icon_minitimeMar 24 Mai - 14:17

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« Je ne comprends pas plus que - » Emma cherchait ses mots. Visiblement, elle essayait de se montrer courtoise. Elle le ménageait probablement, tentant vainement de se dépêtre de cette situation pour le moins dramatique.  Qadir n’en pouvait plus. Cela faisait six ans qu’il n’avait pas pleuré. Six années à garder en lui un nombre incalculable de sentiments, qu’il enfouissait chaque jour un peu plus profondément de sorte à ce qu’un jour, ce barrage qu’il avait construit et qu’il s’efforçait de renforcer chaque jour, se fissure, laissant libre court à la force destructrice des eaux. On y était arrivé à ce jour, et de la pire des manières qu’il soit.

Qadir semblait si inconsolable qu’il n’arrivait plus à penser. Ses larmes ruisselaient sur ses joues dorées,  laissant paraître ici et là des traces cristalines. Il avait la tête enfouie dans ses bras, évacuant six années de douleurs, de frustrations, de sentiments refoulés qui ne demandaient qu’à jaillir tel un geyser de lave lors d’une éruption volcanique. Il n’en pouvait plus. Sa respiration était difficile, mais il se força à relever le regard lorsqu’elle reprit la parole, tentant d’arrêter ses yeux de couler en les essuyant du mieux qu’il pouvait à l’aide de ses deux mains.

« Il y a des moments de ma vie dont je ne peux pas me rappeler. Ça n'est pas contre vous. Je vous aurais peut-être déjà parlé de ça... non ? » L’envie de se lever pour la secouer le prit tout à coup. Il voulait la secouer dans tous les sens jusqu’à ce qu’elle arrête son cirque. Il n’en voulait plus de toutes ces conneries. Il voulait sa femme, il voulait… « Si on était proches... » Quoi ? Qu’est-ce qu’elle venait de dire ? Qadir se figea. Plus aucune larme ne coula tout à coup. Un moment de silence le prit, comme si un ange venait de passer entre eux. Puis, d’un coup, il se redressa, pétant littéralement un plomb.

« Si on était proche ?  Si on était proche ? SI ON ETAIT PROCHE ? MAIS PUTAIN LA CON DE TA RACE, JE TE L’AI DIS DEJA ! TU VAS LES OUVRIR TES PUTAINS D’OREILLES ? » Qadir lui hurlait littéralement dessus. Les gens se figèrent. Un syrien s’approcha, et Qadir lui balança quelques mots en arabe pour qu’il ne s’interpose pas. Aussitôt, il la saisit par le bras avec force, de sorte à ce qu’elle ne puisse se dégager de son étreinte, et il la tira vers la boutique où il travaillait, sans se soucier de la circulation. Les voitures pillèrent, klaxonnèrent, les conducteurs l’insultèrent, mais il n’en avait rien à foutre.

Qadir ouvrit la porte de la boutique, et la jeta à travers la pièce comme un poupée de chiffon, tout en lui disant : « Dans l’arrière-boutique ! Tout de suite, la putain de toi ! Je vais te montrer ô combien on était proche. Ah, je vais te la faire revenir ta mémoire, Wallah, je vais y arriver. » Il avait la rage au ventre, et son regard était franchement mauvais. Mais au-delà de cette haine qu’il ressentait, il y avait cette étincelle dans ses yeux qui expliquaient son état. Il souffrait. Il souffrait comme jamais il n’avait souffert . Sa douleur était vive, brûlante. C’était un incendie. Si Qadir maîtrisait le feu, probablement qu’Astoria serait à feu et à sang contre sa propre volonté tant il était aveuglé par ses sentiments.
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MessageSujet: Re: GOODBYE AGONY.   GOODBYE AGONY. Icon_minitimeMar 24 Mai - 22:30

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Le pauvre diable s'effondrait littéralement et voilà que le débordement émotionnel continuait sans que Jane put y faire grand chose de plus que ce qu'elle avait déjà essayé de faire. Elle ne savait même pas quoi lui dire pour le réconforter. Elle ne se sentait pas à sa place et surtout elle était maladroite. Forcément. Elle n'aurait probablement rien pu dire qui changeât quoique ce soit de toute façon. Rien sauf peut-être modérer l'affirmation qu'ils avaient été proches par un conditionnel. L'effet fut quasi immédiat mais ce ne fût pas vraiment celui que Jane avait cherché à obtenir. L'homme se redressa presque d'un bond, changeant subitement de visage. La colère l'avait complètement transfiguré tout à coup et voilà qu'il se mettait à hurler en pleine rue. Pour la discrétion on repasserait. Surprise de se faire traiter de tous les noms, Jane rentra légèrement la tête dans les épaules puis très vite ses instincts reprirent le dessus. Il fallait qu'elle s'extirpe d'urgence de cette situation. Ça commençait à sentir sérieusement le roussi pour elle et elle n'était pas la seule à le penser à en juger par la réaction du tenancier du kebab du coin qui s'avança prestement pour s'interposer. C'était le moment où jamais de profiter de cette diversion et de filer à l'anglaise.

Elle n'avait pas fait trois pas qu'elle sentit à nouveau cette poigne de fer l'agripper et la ramener en arrière. Son cœur s'emballait sous le coup du stress. Mais elle n'était pas le genre à se laisser faire comme ça. Elle envoyait des pieds et des poings, trahissant une certaine expérience du contact. Mais le rapport de force n'était clairement pas équitable et elle ne voulait pas s'exposer d'avantage en faisant la seule chose qu'elle aurait pu tenter pour s'extirper de là. Ils manquèrent mourir écrasés un certain nombre de fois mais cela semblait être le cadet de ses soucis à lui. Avant même qu'ils aient pu atteindre la destination de leur chaotique trajet, Jane s'était déjà fait une idée assez précise de la personne à qui elle avait à faire : un fou dangereux. Sur tous les hommes mal lunés de New-York, il avait fallu que elle, la nana qui n'était déjà pas très nette dans sa tête, tombe sur une espèce de déséquilibré à la violence facile... c'était la dernière fois qu'elle prenait un inconnu en pitié !

La porte d'une boutique s'ouvrit à la volée, ou plutôt ce fut Jane qui vola à travers la pièce pour aller se fracasser contre une autre porte. Il continuait de lui jeter des mots à la tête qu'elle n'écoutait même pas. Elle n'aurait pas de meilleure chance maintenant qu'ils étaient entre eux, loin des regards indiscrets. Elle le laissa continuer de déverser son venin attendant le meilleur moment pour lui asséner un coup dont il se relèverait quand elle serait déjà partie depuis longtemps. Il ne lui fallait qu'une fraction de seconde pour provoquer un coup de sang suffisamment puissant. Mais à la seconde où elle opérait sa magie noire, elle sentit le retour de bâton la frapper de plein fouet. Pour une de ces rares fois dans sa vie, Jane avait trouvé quelqu'un capable de lui résister. Quelqu'un qui semblait la connaître intimement de surcroît pour avoir pu parer un coup pareil. Ça n'aidait en rien à la rassurer. Mais elle ne put rien faire de plus, accusant le coup qu'elle avait voulu porter comme si la foudre lui était tombé dessus. Son corps s'arqua vers l'arrière tout d'un coup puis elle retomba, comme la poupée de chiffon qui avait traversé la pièce sans toucher le sol juste avant. Un filet de sang coulait de son nez sur sa lèvre supérieure mais elle respirait doucement. Enfin paisible.



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MessageSujet: Re: GOODBYE AGONY.   GOODBYE AGONY. Icon_minitimeMer 25 Mai - 10:58

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Qadir était très remonté. Certes, il avait été un peu brutal, mais jamais il n’aurait pensé se battre contre celle qui avait partagé sa vie, son cœur, son âme de la sorte. Elle semblait vouloir se battre, et c’était probablement inévitable. Il avait une rage en lui qu’il ne parvenait pas à contenir. Il se sentait un peu comme le dindon de la farce. Celui à qui on avait fait croire une chose, pour se rendre que, au bout de six ans, tout n’ était qu’une mascarade. Il y avait de quoi vous faire sortir de vos gongs, surtout quand il s’agissait en faites de votre femme. Qadir n’était pas quelqu’un de rancunier, donnant le pardon assez simplement, préférant aller de l’avant, plutôt que de ressasser pendant des jours et des jours. Mais la mort de sa femme avait tellement été vue comme une injustice pour l’égyptien, qu’il avait toujours souhaité ce venger. Or, ce contre qui il aurait pu se venger était tous mort – quoique, vu comme les morts revenaient à la vie ces derniers temps – et donc, il lui était impossible de le faire. Alors il lui avait fallu vivre avec ce sentiment désagréable au possible, le faisant dormir du mieux qu’il pouvait pour ne pas se laisser ensouvelir par ses pouvoirs qu’il savait prêt à être utiliser pour se venger de tous.

Il n’y avait rien de pire qu’une colère volcanique qu’on ne pouvait assouvir, faute de punching-ball. Qadir ne s’en doutait pas, mais probablement que ça aussi l’avait convaincu à se faire recenser. Un acte totalement inconscient qu’il aurait sûrement comdamné si elle n’était pas morte. Il lui en voulait. Elle était en vie, c’était donc à elle qu’il en voulait. Il lui en voulait comme jamais il n’en avait voulu à quelqu’un, lui et sa petite vie bien heureuse. Elle devait être la mère de ses enfants, merde !

Emma était en position d’attaque. Qadir comprit de suite qu’elle allait employé son don contre lui s’il s’en- « Aaargh ! » Comment ça ? Elle pouvait s’en servir à distance maintenant ? Il ne réfléchit pas une seule seconde de plus, et augmenta la densité de son corps de manière exponentielle. « Pas de ça avec moi, tu le sais, pourtant. » Mais ça aussi, Emma l’avait oublié. Car sa réaction fut sans appelle. L’instant d’après, elle tombait au sol comme une poupée de chiffon.

Aussitôt, la rage de Qadir se dissipa. Il se mit à courrir vers elle, la peur l’animant subitement. Il se laissa glisser sur ses genoux, avant de poser ses mains à la hauteur de son pouls, sous son cou. Elle respirait encore. Il bougea délicatement son visage, et aperçut un trait de sang s’écoulant de son nez. Il l’essuya d’un revers du pouce, avant de passer délicatement ses bras sous elle afin de la soulever pour aller la coucher. Telle une princesse, il la fit disparaître dans l’arrière-boutique.

Là, ils prirent un escalier menant aux étages supérieurs, et rapidement, Qadir entra dans une chambre qui semblait être la sienne. Il l’allongea alors sur le lit, avant de tirer le draps sur son corps. Qadir disparut à nouveau, pour revenir avec une bassine d’eau chaude et un linge propre avec lequel, une fois assis à ses côtés, il lui humidifia le front, lui essuyant sous le nez, attendant qu’elle ne se réveille.

Qadir sentit une larme couler le long de sa joue. Il l’aimait toujours. Là, endormi, elle ressemblait réellement à sa belle disparue autrefois. Il voulait y croire, c’était obligé que ce soit elle. Machinalement, il souleva le drap, soulevant légèrement son tee-shirt, et vit son grain de beauté qu’il aimait tant caressé à l’époque. Il sourit, avant de la recouvrir. Il posa son front sur le sien, lui jurant de nouveau son amour, avant de se redresser, et de continuer à l’humidifier jusqu’à ce que l’eau devienne froide.
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MessageSujet: Re: GOODBYE AGONY.   GOODBYE AGONY. Icon_minitimeMer 25 Mai - 21:16

CHAPTER V.
Goodbye Agony...


Elle avait lâché prise sous la force de son propre coup, elle se réveillait sous la douceur d'une caresse humide. Ses paupières se soulevèrent doucement, dévoilant deux grands iris ni bleu ni gris, calmes comme une mer d'huile. Elle ne comprenait rien à ce type. Un instant il se comportait comme un ours, ensuite il se mettait à pleurer, la traîner dans la rue sans le moindre ménagement et elle le retrouvait là à la couver d'un regard plein d'amour (on ne pouvait pas passer à côté) et à la dorloter. Elle le dévisagea un long moment avant de se redresser sur ses coudes et écarter doucement sa main pour lui signifier qu'elle allait bien.

La main toujours sur son avant-bras, elle fronça comme si elle cherchait à prendre une décision. Elle s'était juré de ne plus se préoccuper de lui. Ni de personne d'autre d'ailleurs mais...

« J'ai entendu ce que vous avez dit... », fit-elle pour rompre le silence.

Inutile de lui balancer à la figure tout de suite qu'elle n'était pas son Emma. Elle n'avait pas envie de re-confronter de suite le fou furieux de tout à l'heure. Mieux valait faire en sorte qu'il se rendre lui-même à l'évidence qu'elle n'était pas celle qu'il croyait. Ça ne le rendrait pas plus heureux mais au moins ça ne lui retomberait pas sur la gueule à elle. Au fond, elle avait de la peine pour lui. Qui savait depuis combien de temps il se morfondait de la sorte à reconnaître le visage de son Emma dans toutes les blondes qui avaient le malheur de lui rentrer dedans. Ce type semblait aussi perdu qu'elle si ce n'était plus. Mais il n'avait pas vraiment le regard de quelqu'un de méchant. Il avait juste l'air d'être cassé.

Elle jeta un regard circulaire à la pièce où elle se trouvait. Une chambre d'homme, quoiqu'assez neutre, comme si on n'avait pas voulu s'y installer de trop. Il y a ce parfum agréable dans les draps, mélange de propre et d'un parfum masculin. En dehors de ça rien n'aurait retenu son attention si ses yeux ne s'étaient pas posé sur le cadre photo à côté de la tête de lit. C'était une photo de lui et de sa femme. Jane avança la main vers le cadre pour mieux le regarder. Quand elle releva les yeux vers l'homme à son chevet, elle était pâle comme un linge. Le temps semblait suspendu entre eux, comme dans l'attente d'une explication rationnelle. La photo lui échappa des mains retombant avec un bruit mat sur les couvertures. Combien d'autres découvertes de ce genre ses réveils embrumés lui réservaient-ils encore ?

Elle voulait qu'il lui explique. Maintenant. Mais elle ne demanderait rien, tout simplement parce qu'aucun mot ne pouvait sortir de sa bouche. Et parce qu'elle ne pouvait croire à un truc pareil.









Dernière édition par Jane Harker le Jeu 26 Mai - 20:05, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: GOODBYE AGONY.   GOODBYE AGONY. Icon_minitimeJeu 26 Mai - 5:31

GOODBYE AGONY
these wounds on fire.


Emma s’était redressée, lui indiquant de la main qu’elle allait bien, qu’il n’y avait rien à craindre. Le cœur de Qadir lâcha un soupir. Il se relâcha, laissant retomber la pression, avant de lui sourire faiblement. Il l’aimait à l’en dévorer. Mais il devait se rendre à l’évidence. Emma était là, devant elle, mais ce n’était pas réellement elle. Elle semblait changée, comme… Comme si on lui avait mit une autre identité. Il ne savait rien de tout cela, de son histoire, de ce qu’elle avait bien pu faire pendant ses six ans. Mais tous les scénarios possibles et inimaginables s’étaient déroulés dans sa tête au point où il pouvait à peu près tout envisager. Ayant fait parti des X-Men, il savait de quoi certains mutants étaient capables, ce qui l’effrayait énormément sur ce qu’ils avaient bien pu lui fare. Non, il était stupide. Ce n’était peut-être que la violence du choc de l’explosion qui lui avait causé un stres post-traumatique si grave qu’elle en était devenue amnésique.

« J'ai entendu ce que vous avez dit... » Oui, et ? Elle tentait la discussion avec lui. Une approche qu’il trouvait légère après tout ce qu’ils avaient vécut ensemble, mais il devait s’en satisfaire désormais. Au moins le temps qu’Emma lui revienne. Il sourit. Il ne comptait pas s’excuser de lui avoir dit son amour pour elle car c’était tout ce qu’il ressentait pour elle. Il la laissa dans son silence, respectant ce qu’elle semblait vouloir. Elle tourna et retourna la tête comme pour l’analyser en observant le décors très sobre et très sommaire de sa chambre. Qadir sourit lorsqu’elle perçut le cadre où ils étaient tous les deux, très amoureux, souriant, heureux. C’était une époque qu’il regrettait de chaque instant. Mais cette photo, uniquement cette photo, lui permettait parfois de s’en souvenir avec exactitude, l’aidant à s’endormir, le plongeant dans des rêves parfois sucrés, qui lui faisaient des nuits agréables et reposantes. C’était aussi une façon de toujours l’avoir près de lui… Physiquement.

Elle était pâle. Cette photo la dérangeait. Elle voulait des explications, mais elle hésitait à en demander. Un léger sourire vint éclairer son visage doré, et Qadir se redressa pour venir près d’elle. Là, il s’agenouilla, à côté du lit, avant de se pencher sous le lit pour en tirer un coffre de petite taille. Le fer frotta le sol, puis, il le mit sur ses genoux, et le frôta pour retirer la poussière accumulée dessus. Cela faisait très longtemps qu’il ne l’avait pas ouvert.

De là, il se redressa pour s’asseoir à côté d’elle et ouvrit le coffre devant elle. A l’intérieur, elle pouvait y voir plein de choses, notamment des photos d’elle et de lui, ou que d’elle, ou que de lui. Des photos pleines d’amours, qui transpiraient la chaleur. Ils étaient heureux. Il y avait des papiers, des bijoux, et d’autres gri-gris qui ne semblaient avoir aucune importance aux yeux d’Emma, mais qui, pourtant, en étaient plein pour les deux. Des traces de voyage passés, de moments passés. Il en tira une photo. Celle de leur mariage. Elle portait une magnifique robe blanche, à la fois chic, classique, mais avec cette petite touche de modernité qui faisait de sa robe, l’une des plus belles de l’époque. Lui, il était vêtu d’un magnifique costume noir, avec une belle chemise rouge pourpre. Il sourit en lui tendant la photo.

« On s’est marié, en juin 2006. Il y avait pas mal de mondes… Il y avait tes parents, nos amis, puis nos familles… » A mesure qu’il énonçait les gens, il sortait d’autres photos pour les lui montrer. Il lui expliqua ainsi une dizaine de photos. Notamment celle de leur voyage en Egypte, où ils étaient partis à la rencontr e de sa famille paternelle, où ils se trouvaient devant ce sphynx d’un autre âge. Puis, il tira une carte d’identité qu’il lui tendit : « Regarde. Ta carte d’identité… » Il y avait toutes les informations : Emma Al Mu’Tamid, née en Oregon, etc. Il soupira. « J’ai même un extrait de naissance, notre livret de famille, la vidéo de notre mariage, et d’autres vidéos… » Il sourit. Eveiller tous ses souvenirs auraient pu lui faire beaucoup de mal, mais c’était tout le contraire qui se déroula. Il se sentait enfin apaisé, en phase avec lui-même. Ce qui n’était pas arrivé depuis six ans.
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MessageSujet: Re: GOODBYE AGONY.   GOODBYE AGONY. Icon_minitimeJeu 26 Mai - 20:05

CHAPTER V.
Goodbye Agony...


Un silence gênant s'installa entre eux. Lui ne semblait pas pouvoir se contenter des vaines tentatives de Jane pour pacifier la situation. Quant à elle, elle se sentait tout sauf à l'aise sous son regard. Et les choses n'allaient pas s'améliorer. A mesure qu'il lui parlait de la vie qu'il avait eu avec sa femme - son Emma -et qu'elle regardait les photos, son univers de maigres certitudes s'effritait. Elle ne savait plus ce qu'il fallait croire. Etait-elle Jane ou Emma ? Il fallait bien que l'un d'eux mente. Si c'était elle, ça n'était pas sciemment. Est-ce qu'il y avait quelqu'un dans sa vie à elle pour orchestrer tout ça ? Et pourquoi ? Ça lui paraissait terriblement gros. Au centre de quelle intrigue aurait-elle bien pu être, elle qui n'avait pas de valeur ni de compétences particulières. Elle enchaînait les petits boulots mal payés. Tout ça n'était pas cohérent.

Elle s'arrêta particulièrement sur les papiers d'identité d'Emma. Seuls les noms, date et lieu de naissance les distinguaient des siens. Pourtant elle les regarda longtemps, posant sa propre carte d'identité en vis-à-vis sur le couvre-lit. Le scénario de sa vie était en train de virer au roman kafkaien. Si elle continuait d'essayer d'en dénouer le fil logique, Jane sentait qu'elle allait perdre complètement pied. Elle avait déjà bien assez de ses absences, elle ne pouvait pas se permettre de sombrer de surcroît dans la folie. Pourtant c'est exactement ce qu'elle se sentait faire présentement. Son regard reflétait la plus complète confusion. Il y avait pourtant entre cette Emma et elle un fossé que l'on percevait même sur les photos. La femme que ces clichés avait capturée était comme l'incarnation de la vie. Elle semblait avoir en elle plus que Jane n'aurait jamais. Une incroyable joie de vivre. Jane à côté n'était qu'une coquille vide et sans couleur.

« Je... je crois que je ferais mieux de m'en aller maintenant. »

Elle ne l'avait pas interrompu une seule fois tandis qu'il parlait mais elle n'était pas sûre d'avoir vraiment tout écouté de ce qu'il lui avait raconté. Par moment, il n'y avait plus que le timbre chaud de sa voix. Comme une musique sans parole. Elle repoussa les draps les yeux fixés dans les siens comme si elle attendait son accord. Elle ne l'attendait pas vraiment mais aurait préféré qu'il la laisse partir plutôt qu'ils en viennent aux mains comme un peu plus tôt.

Elle avait besoin d'être seule, de prendre du recul sur tout ça, sans avoir à culpabiliser ni à se préoccuper de la réaction d'un autre qu'elle. Elle ne savait pas quelle raison cet homme dont elle ne savait encore rien aurait pu avoir de lui mentir. Elle ne savait pas non plus pour quelles raisons elle aurait pu vouloir oublier tout ça. Mais elle n'avait pas le cœur à poser des questions pour le moment. Tout ce qu'elle voulait c'était prendre une grande inspiration et s'éloigner de tout ça.



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MessageSujet: Re: GOODBYE AGONY.   GOODBYE AGONY. Icon_minitimeVen 27 Mai - 16:17

GOODBYE AGONY.
These wounds on fire.


Emma n’avait jamais été aussi blanche de sa vie tant elle était secouée par tout ce qu’il venait de lui montrer, de lui dire, de lui expliquer. Qadir était porteur de vérité. Elle ne voulait pas l’entendre, mais inconsciemment, Qadir était persuadé que cela faisait mouche. Que, quelque part, au plus profond de son esprit mal abusé, elle s’éveillait peu à peu. Il était l’étincelle qui ravivrait cette flamme qu’elle était autrefois, aujourd’hui plongée dans des ténèbres sombres, épais, et peut-être même terrifiante. Qadir était sa lumière, qu’elle ne le veuille ou non. Peu importe qui elle était aujourd’hui, Emma redeviendrait Emma. Qadir se l’était juré, et, même si sur le coup, il en voulut à Dieu de tout son être, quelque chose lui dit que c’était justement la réponse à toutes ses prières silencieuses et inconscientes qu’il avait fait tout au long de ses six années passées.

Qadir eut un faible sourire. Il était partagé entre la joie fébrile de la voir perturber ainsi, et le déchirement qu’il allait ressentir lorsqu’elle allait partir. La simple idée lui briser l’estomac. Il posa un regard sur la porte, puis, il finit par acquiescer d’un signe de tête pour lui faire comprendre qu’il ne la retiendrait pas, qu’elle était libre de partir. « J’espère que tu vas revenir… » Il se râcla la gorge, de peur de perdre sa contenance à mesure qu’il sent ses yeux lui piquaient. « Je suis désolé pour tout à l’heure, Emma. C’est juste que… C’est juste… » Il laissa sa phrase mourir ainsi, ne sachant pas quoi dire pour la compléter, pour s’excuser de son geste totalement déplacé, mais aussi pour la scène qui lui avait faite en plein milieu d’Astoria. Lui-même se demanda alors comment les gens allaient le regarder maintenant. Il soupira, haussa les épaules, et la regarda partir.

Il ne savait pas si elle reviendrait. Il l’espérait. Mais il en doutait. Il y avait de quoi être effrayé par tout ça. Peut-être que la curiosité d’Emma allait l’emporter… Ou peut-être pas. Il n’en savait rien. Il se sentit tout à coup profondément seul. Les larmes vinrent à nouveau à ses yeux, mais aucune ne coula.

Qadir se laissa tomber sur le lit, observant alors le plafond sans vraiment le voir. Tout lui revint en mémoire, de la moindre caresse, à l’acte consommé, du premier mot qu’elle lui a dit, jusqu’à la dernière discussion qu’ils avaient eut. Il ferma doucement les yeux, restant là de longues heures avant de finalement s’endormir.

En bas, lorsqu’Emma descendit l’escalier et traversa la boutique, Saad, qui était rentré pour travailler, ne dit rien. Il la regarda passer, sachant pertinemment qui c’était. Il la laissa filer sans essayer de la rattraper. Il ne savait pas quoi dire, ni quoi faire. Puis, il ne l’avait vu qu’en photo. Il ne savait pas vraiment comment l’aborder. Ils ne se connaissaient pas, même si lui connaissait tout d’elle. Il poussa le meuble à côté de lui, et gravit doucement les escaliers pour passer la porte par l’encadrement de la chambre de Qadir. Il le vit alors allonger, mais ne dit rien, et finit par redescendre. Vallait mieux le laisser tranquille.
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MessageSujet: Re: GOODBYE AGONY.   GOODBYE AGONY. Icon_minitimeLun 30 Mai - 20:31

CHAPTER V.
Goodbye Agony...


Il ne répondit pas de suite mais finit malgré tout par consentir à la laisser partir sans faire d'histoire. Jane aurait cru se sentir soulagée mais il n'en fut rien. Elle avait toujours cette désagréable sensation, comme un poids sur son cœur, peut-être parce qu'elle voyait que lui aussi était mal.

« J’espère que tu vas revenir… »

Elle s'arrêta devant la porte, suspendant sa main alors qu'elle s'apprêtait à saisir la poignée mais elle ne répondit rien, le gardant dans son dos sans rien pouvoir promettre. Revenir... Elle, avait tout sauf envie de revenir. Mais une part d'elle ne pouvait pas rester dans le doute alors elle reviendrait. Très probablement. Un jour. Mais ça n'était certainement pas la réponse qu'il avait envie d'entendre alors pour l'instant, elle se contenterait de ne rien dire. D'avoir juste eu une hésitation au moment de franchir le pas de la porte.

« Je suis désolé pour tout à l’heure, Emma. C’est juste que… C’est juste… »
« Je comprends. Ça ne fait rien. », C'est oublié. Voilà ce qu'elle voulait dire vraiment. Mais elle avait déjà oublié suffisamment de choses à son goût. « ... »

Son nom c'était Jane. Mais pour les deux minutes qui la séparaient du moment où elle aurait retrouvé le brouhaha anonyme et sécurisant de l'extérieur, elle pouvait bien souffrir de se faire appeler autrement. Ca n'avait pas d'importance pour elle dans le fond. Sauf peut-être s'ils devaient se revoir. Dans ce cas-ci, elle aviserait différemment.

Dehors la vie suivait son cours trépidant. Jane se sentit mieux, enfin coupée de cette étrangeté qui régnait dans l'horlogerie. Elle n'avait même pas prêté attention à l'homme qui la tenait au moment où elle avait retraversé la boutique. Tout ce qui lui importer à ce moment-là, c'était sa liberté retrouvée. Sa routine bien tranquille et sans incident notable, où elle s'appelait toujours Jane Harker et où sa principale préoccupation était de retrouver du travail. A plusieurs reprises cependant, elle se retourna comme pour vérifier qu'il ne la suivait pas. Il... elle ne savait même pas son nom à lui. Il ne le lui avait pas dit. Il s'était simplement contenté de lui en donner un à elle. Emma. Un nom dans lequel elle ne se reconnaissait évidemment pas malgré toutes les preuves de l'existence de cette Emma. Cette Emma qui l'annulait elle, Jane. Cela, elle ne pouvait pas y consentir et c'était assez facile à comprendre.

Elle ne pourrait pas démêler seule le vrai du faux, c'était à présent la seule certitude qu'elle avait. Rabattant la capuche de son sweat sur ses cheveux blonds, Jane sortit la petite liste qu'elle avait glissée dans son portefeuille un peu plus tôt. Il était largement temps de tirer les choses au clair. Elle ne savait pas combien de temps elle avait devant elle, mais à sans cesse attendre d'être sûre, cela faisait six ans qu'elle repoussait l'échéance.


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